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Europe : 112 milliards d’euros par an de subventions aux énergies fossiles

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Selon un rapport du Réseau Action Climat Europe et d’Overseas Development International (Institut de développement d’Outre-mer), les pays européens dépensent quelque 112 milliards d’euros par an en subventions pour la production et la consommation d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Le secteur des transports en est le principal bénéficiaire, notamment en France via des avantages fiscaux pour le diesel.

Malgré l’engagement de l’Union Européenne d’arrêter de subventionner les énergies fossiles d’ici 2020 afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les gouvernements européens continuent actuellement de financer ces secteurs polluants. Le rapport étudie les aides aux énergies fossiles versées entre 2014 et 2016 par 11 états membres : la République Tchèque, la France, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni.

Selon l’étude, l’Union Européenne consacre chaque année 4 milliards d’euros de subventions directes aux énergies fossiles via les investissements de banques européennes entre autres. Des états-membres soutiennent la production d’électricité par le charbon – l’Europe compte ainsi 300 centrales au charbon et 50 projets de construction sont en cours – à hauteur de 2 milliards. Or le charbon est une des énergies qui émet le plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. De plus, l’exploration pétrolière continue à être financée : la France et le Royaume-Uni ont dépensé 253 millions d’euros par an pour découvrir de nouveaux gisements entre 2014 et 2016.

De plus, précise Wendel Trio, directeur du Réseau action climat Europe, « Les 4 milliards d’euros dépensés par l’UE pour les combustibles fossiles, dont la plus grande partie est dédiée aux infrastructures gazières, piège l’Europe dans la dépendance pour des décennies à venir. C’est contraire à l’accord de Paris, qui stipule que les finances doivent servir le climat. »

Mais le secteur des transports récolte à lui seul 44 % de ces aides. Ainsi, précise le rapport, en France, le secteur routier a bénéficié de 750 millions d’euros de remboursement fiscal sur la consommation du diesel cette année. Le gouvernement vient d’ailleurs de s’engager à supprimer la différence de taxation entre le diesel et l’essence d’ici 2021.

L’absence de taxe sur le kérosène représente aussi un manque à gagner de 3 milliards d’euros en France. Or ses émissions de CO2 ont doublé en 20 ans et pourraient tripler d’ici 2050. De même l’Union Européenne ne réglemente toujours pas les émissions des camions, alors que le Canada, les Etats-Unis, le Japon et la Chine ont mis en place des mesures dans ce sens : ceux-ci représentent pourtant 35 % des émissions de CO2 liées aux transports.

« En plus de représenter un gaspillage de l’argent public, cette situation est incompatible avec les objectifs de l’accord de Paris sur le climat de limiter le réchauffement à nettement moins de 2°C » à la fin du siècle » signale l’ONG. Et ajoute Shelagh Whitley, qui dirige la section Climat et Energie à l’Institut de Développement d’Outremer, « Cette étude montre comment les gouvernements européens et l’UE continuent à subventionner et à financer une dépendance au pétrole, au gaz et au charbon. Ce faisant, ils alimentent un changement climatique dangereux et parrainent la pollution de l’air, le tout avec l’argent public. »

Le rapport conclut enfin que l’argent public devrait être « uniquement orienté vers les énergies renouvelables et l’efficacité des ressources » et appelle l’Europe à « exclure explicitement les combustibles fossiles et autres projets non durables » des subventions. »

Sources : Euractiv, Libération

 


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